15 sept. 2007

Dans
« DIX ANS DE BOHEME »
Emile Goudeau rapporte :

En ce temps-là, le poète Raoul Ponchon n’eut pas de domicile.
Un curieux et invertébré maître d’hôtel, très peu analogue aux Hospitaliers, le mit à la porte.
Que fit Ponchon ?
Il erra dans les rues, triste et monologuant.


Mais un soir qu’il avait eu la joie de prendre au café quelques morceaux de sucre, il ameuta un nombre invraisemblable de chiens errants et faméliques. Il les mena, moitié priant, moitié menaçant, vers l’hôtel garni d’où il avait été expulsé. Il sonna avec violence; puis fit entrer un à un les toutous féroces, les toutous Radeau-de-la-Méduse, dans le corridor, vers l’escalier.
Deux heures du matin sonnaient. Raoul Ponchon referma la porte ; il entendit de vagues aboiements à tous les étages. Il s’enfuit, rapide; il n’a jamais su ce qu’il était advenu.



Singulière époque pour le poète Raoul !
Il portait un costume breton et couchait dans un lavoir ! S’en souvient-il maintenant que le voici devenu le leader poétique et applaudi du Courrier français ?



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