19 mai 2009

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VENDANGESA RAOUL PONCHON

Prince, il n’eust sçu jusqu’à terre cracher ;
Toujours crioyt : Haro, la gorge m’a !…
(François Villon)
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L’auberge est accueillante et plaît aux voyageurs,
Que l’air épanoui de l’hôte invite et flatte.
Là, maint gosier s’arrose et maint nez se dilate ;
Les brocs pleins font les gens hilares ou songeurs.

Au penchant des coteaux, teints d’ardentes rougeurs,
Dans les ceps, où la joie en fous rires éclate,
Lourds, les raisins, gonflés sous le pampre écarlate,
Laissent saigner leur grappe aux doigts des vendangeurs.


Vide verre sur verre, ô biberon insigne !
Souriant et clignant de l’œil, te faisant signe,
Pour te donner une heure exquise, le soleil,

A la fois égayant ta prunelle et ton âme,
Fait ruisseler à flots, sur l’horizon vermeil,
La pourpre du vin clair à l’occident de flamme.

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THEODORE MAURER
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