7 oct. 2007

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la " 1908 "
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Un jour de fête,
Un jour de deuil ;
La vie est faite
En un clin d'oeil.
MERY (?)


Allons, encore quelques heures
Qui ne seront pas des meilleures,
Et, sur le tournant de minuit,
Pour opérer sa randonnée,
" Chauffera " la nouvelle année
- Disons la dix neuf-zéro huit.


Ce minuit donc, selon l'usage
Qui se perd dans la nuit des âges,
Les gens feront de zèle assaut
Dedans les bras les uns des autres.
D'aucuns diront qu'ils sont vôtres,
Sans en penser un traître mot.



En ce suprême quantième,
Chacun se fait doux comme crème
Et sur votre sort s'attendrit,
Vous comble de voeux, d'embrassades,
Voir même, les plus maussades
Vous font des yeux de merlan frit.


Et quoi donc ! parce qu'une année
Par la suivante est détrônée,
Il vous faudra vous réjouir,
Vous mettre l'esprit en goguettes !
Sapristi ! les hommes, vous êtes
Bien impatients de vieillir.


C'est avec la même innocence
Que vous fêtez votre naissance.
Ah Dieu ! ces transports superflus
Et toutes ces fleurs sur la table,
Sous ce prétexte lamentable
Que l'on jouit d'un an de plus !



En ce suprême quantième,
Chacun se fait doux comme crème
Et sur votre sort s'attendrit,
Vous comble de voeux, d'embrassades,
Voir même, les plus maussades
Vous font des yeux de merlan frit.


Et quoi donc ! parce qu'une année
Par la suivante est détrônée,
Il vous faudra vous réjouir,
Vous mettre l'esprit en goguettes !
Sapristi ! les hommes, vous êtes
Bien impatients de vieillir.


C'est avec la même innocence
Que vous fêtez votre naissance.
Ah Dieu ! ces transports superflus
Et toutes ces fleurs sur la table,
Sous ce prétexte lamentable
Que l'on jouit d'un an de plus !



Voyez si tel ou tel éphèbe
Qui n'en guère qu'au... cucèbe,
N'est pas plus misérable à voir
Que tel lascar rempli d'années,
Qui porte encor ses Dulcinées,
Comme qui dirai - en sautoir ?


Ah ! que si donc ! Qu'il est plus jeune !
Et de rien pourtant il ne jeûne.
Demandez donc à ce dernier
S'il tient à ce qu'on lui souhaite
Bon jour, bon an ou bonne fête ?...
Ce serait pour se renier.



Laissez là vos anniversaires,
Vos jours de l'an... Autant d'ulcères
Qui rongent votre vie, hélas !
Ne songez jamais à votre âge
Et vous vivrez bien davantage.
J'en atteste saint Babylas !


RAOUL PONCHON

le Journal
30 décembre 1907





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